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Alixia Martin

18 ans (17 ans en voyage)

Alixia, originaire du Québec, soeur de Daphné, a suivi ses parents pour une seconde fois pour un voyage d'environ un an. La première fois en voilier, cette fois-ci, c'est à bord d'un autobus modifié en VR (véhicule récréatif) qu'ils sont partis, elle et sa famille, ainsi que leur chien.  Ils ont parcouru le Canada, avant de parcourir la côte ouest des États-Unis et du Mexique, pour finalement revenir vers le Québec.

Crédit photo: Cynthia Brunet

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À propos

Voyages-tu avec tes parents, tes frères et sœurs?

Oui, je voyage avec mes 3 sœurs, mes deux parents, et notre chien

 

L'idée du voyage vient-elle de toi? De tes parents?

Un peu des deux, disons que j’ai fortement encouragé l’option du voyage en autobus, mais l’idée vient majoritairement de mes parents.

 

Aimes-tu voyager?

Oui, certainement. 

Si ce n'était que de toi, par quels moyens voyagerais-tu? 

Probablement en van, mais sinon aussi par avion, avec mon sac à dos.

Quel est ton endroit coup de cœur?

La Saladita (Guerrero, Mexique), c’était pour moi un endroit parfait pour la surfeuse très débutante que je suis, on pouvait stationner notre bus sur le bord de la plage et on avait une vue magnifique pour les couchers du soleil sur l’eau.

Est-ce qu'il y a un endroit où tu ne retournerais pas? 

Au garage, parce que c’est un endroit assez désagréable où loger. (Car, étant donné des problèmes mécaniques, on a passé 3 nuits dans la cour d'un garage en banlieue de San Francisco!) En général, le décor y est très laid et ce n’est vraiment pas optimal d’être coincé là par rapport à nos limites d’eau sale et propre qu’on peut stocker dans le bus.

Quelle est ton anecdote de voyage que tu aimes le plus?

Bonne question, on n’a pas beaucoup d’anecdotes je trouve. Ah non, j’en ai une! Une fois, on était dans un endroit quand même assez reculé, c’était un spot essentiellement de touristes locaux et les routes pour s’y rendre n’étaient vraiment pas très belles. Il n’y avait même pas de réseau et le soir venu, on était seuls dans le stationnement des chutes avec une autre famille de Mexicains qui campaient. Tout ça pour dire, on est allés marcher ce soir-là. Il y avait des champs autour de nous, avec le coucher du soleil, c’était vraiment beau! Et puis au loin, il y avait un camion dans un champ. Je me souviens encore de ma soeur Charline qui plisse les yeux sans ses lunettes et demande: est-ce que c’est une vache ? Ensuite, j’ai ri de ses capacités de vision jusqu’au retour à l’autobus. Voilà, c'est tout!

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Crédit photo: Éric Martin
Famille

Selon toi, quels sont les impacts d'un tel voyage sur tes relations familiales?

Ça les intensifie, surtout le temps du voyage, ce qui n’est pas tout à fait positif. On peut avoir beaucoup de fun comme on peut beaucoup s’haïr la face et se taper sur les nerfs.

Est-ce que ça les renforce?

Oui

Était-ce trop de proximité?

Ça dépend des jours et des endroits. Mais, pour ma part, tant que j’ai la possibilité de m’éloigner, de me retrouver toute seule quand j’en ai besoin, ça va.

Avais-tu, à la base, de bonnes relations familiales?

Avec une grande partie de ma famille, oui.

Étais-tu en mesure de t'isoler?

Oui, j’étais en mesure d’aller dans mon lit et de fermer mon rideau de façon à m’isoler en tout temps.
 

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Crédit photo: Cynthia Brunet
Vie sociale

Selon toi, quels sont les impacts d'un tel voyage sur ta vie sociale?

Oui. Au retour d'un voyage, j'ai souvent l'impression qu'on perd beaucoup d'amis. Mais, ce n'est pas nécessairement grave. Les bons amis demeurent.

Est-ce positif, négatif?

Je crois que c’est positif, on évolue et les gens autour de nous changent eux aussi. C’est naturel que certaines amitiés changent et d’autres restent.

Gardes-tu des liens avec tes amis qui ne voyagent pas?

Oui, quand même plusieurs.

As-tu rencontré beaucoup d'adolescents en voyage?

Non très peu, seulement une autre famille.

Est-ce que c'est un manque pour toi?

Après s’être habituée à être pratiquement seule ou avec ma famille, non, ce n’était plus un manque.

École

Avant ton voyage, avais-tu des difficultés, de la facilité, ou étais-tu dans la moyenne?

Je dirais que j’ai relativement de la facilité à l’école.

Aimais-tu l'école?

Un peu

En voyage, faisais-tu de l'école?

Oui, j’ai fait 4 cours de cégep en ligne et avec des cahiers. J’ai trouvé ça correct, c’est très faisable, mais il faut savoir faire son propre horaire, trouver du WiFi et lorsqu’on en trouve on doit se concentrer à fond dans l’école.

Selon toi, quels apprentissages le voyage te permet-il d’acquérir?

Je dirais l’espagnol, mais vraiment c’est très minime vu la quantité d'échanges qu’on a eu avec des Mexicains. Sinon, on apprend à tolérer. Autant la chaleur, que les moments où on doit rester dans l’attente ainsi que sa famille. On apprend à s’adapter aussi, je crois, à plein de contextes, d’endroits.

Aussi, je n’aurais pas su concrètement ce que représentait le fait de vivre à long terme sur la route, dans un bus, avec sa famille. Je n’aurais pas connu cette réalité-là. Je n’aurais pas appris à me tenir debout sur une planche de surf et non plus comment me débrouiller pour me faire comprendre dans un pays hispanophone.

Est-ce que tu te sens en confiance de retourner dans un établissement scolaire après ton voyage?

Oui, je sais que je ne suis pas en « retard » ou quoi que ce soit. Mon seul doute était surtout d’être épuisée à la longue de tout le temps être dans le même bâtiment, la même routine constamment et de devoir côtoyer beaucoup de gens.

Autre

Selon toi, quel est le plus grand avantage d'être un adolescent en voyage?  

On est poussés à briser la routine, à essayer autre chose que la répétition. On vit et on voit quelque chose de totalement différent de ce qu’on a eu l’habitude de voir toute notre vie. Je crois que c’est un avantage puisqu’on devient conscient que plus qu’une seule réalité nous est atteignable, on n’est pas confiné à vivre au même endroit, on voit que c’est possible de vivre autrement.

Selon toi, quel est le plus grand désavantage d'être un adolescent en voyage?

C’est certain que selon mon expérience, ça peut devenir plus difficile de maintenir des relations sociales lorsqu’on est longtemps loin de la maison et qu’on est toujours en mouvement. Pour certains ados c’est certainement un manque.

Est-ce que tu le conseillerais à n’importe qui? 

Je dirais à presque n’importe qui, surtout à quelqu’un qui est ouvert et intéressé par ce type d’expérience.

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Crédit photo: Charline Martin
*cette entrevue a été réalisée en décembre 2023*
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